Portes_Paris

Inspirée par les Portes de Paris Anastasia Zoé SOULIOTOU crée des nouveaux tableaux de peinture en jouant avec la forme et la notion de la « Porte ». Plus qu’entrées/sorties de la ville de Paris les Portes sont présentées comme des lieux multi-niveaux qui se transforment par l’intervention de l’artiste.

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Portes de Paris :
une histoire urbaine en cadres, cordes et cartes

L’exposition d’Anastasia Souliotou, Portes de Paris, fait suite aux travaux précédents de cette jeune artiste qui placent les réseaux, la circulation, les échanges, le chassé-croisé, au coeur-même de sa réflexion artistique.

Portes de Paris sont ainsi une réflexion sur le dedans et le dehors, sur l’intime et l’inconnu, sur la césure et la continuité, sur les seuls et les réseaux, sur les scènes et les arrières scènes…

J’ai rarement vu une artiste plus urbaine. Anastasia est obnubilée par la ville : par sa complexité, par ses entrailles et ses tripailles, par ses noeuds et par ses réseaux. Ses travaux précédents sur les Métros de Londres et Paris donnaient déjà à voir la façon dont ces réseaux unissent et séparent, mettent à la fois en relation et en distance. Dans les Métros Anastasia mettait déjà en jeu les individus en transit qui se croisent et qui se perdent dans ces boyaux urbains ; des individus situés dans cet entre-deux de niveaux, des figures fuyantes et évanescentes aspirées par les circulations labyrinthiques. Elle proposait un véritable art géographique – ou une géographie artistique de la ville, une réflexion sur les particules élémentaires de l’urbain hypermoderne contemporain.
Anastasia Souliotou cerne la ville à la fois comme une matérialité et comme un réseau immatériel complexe, comme un élément dans un réseau global dans lequel elle se situe et avec lequel elle cherche à entrer en relation ou en opposition. Dans ses travaux sur Métro Google Maps le Métro urbain se prolonge à l’infini, il tisse une toile planétaire telle que celle du Net, il tricote l’urbain global autour du globe.

L’exposition Portes de Paris prolonge cette réflexion. La ville est toujours la scène et les Portes sont à la fois ses entrées et ses sorties, des jonctions et des limites. Où s’arrête la ville ? Qu’est-ce qu’une Porte ? Qu’est-ce qu’une Porte de Paris aujourd’hui où il ne reste plus qu’une toponymie, une immatérialité évanescente, une traversée imperceptible ? C’est ce qu’Anastasia explore en traçant les parcours, les passages furtifs mais aussi les attentes dans cet entre-deux, les réalités du visible et de son arrière-invisible. Elle montre que la Porte n’est in fine que l’incorporation de la traversée de ceux qui passent du dedans au dehors, du dehors au dedans. La Porte est un corps qui traverse. La Porte est un corps qui s’arrête.

Une telle cohérence et continuité dans les travaux d’une jeune artiste est rare. Anastasia nous éblouit avec sa capacité de tisser son fil d’Ariane avec des matériaux collectés. Matériaux à la fois sensibles : matériaux d’artiste faits de rêves et de regards ; et matériaux réels, disparates et éclectiques : cadres, cordes, cartes se mixent et se superposent, en créant ainsi des réalités multiples en réseau.

Maria Gravari-Barbas
Architecte, Géographe, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Anastasia Zoé SOULIOTOU
Témoignage pour les oeuvres de l’exposition Portes de Paris

Je m’obstine sur la création des oeuvres de technique mixte, afin d’enquêter et de révéler tous les éléments du tableau: les matériaux et les sources d’inspiration. En faisant des interventions variables sur les toiles (dessin, peinture, découpage, collage), je tiens à nous faire voir les traces du processus de création, dont la dernière sera le résultat d’une action et d’une praxis. Concernant le sujet je joue avec la forme et/ou la notion de la Porte.

J’aime donner plusieurs dimensions à l’image en perturbant sa vraisemblance et en l’amenant ainsi plus proche de la réalité dont elle l’entoure. En découpant la toile des Porte de Chois et διαβάσεις αθλούνται λάβετε κόρη, aux cinq Portes de Paris je crée des « Portes » qui nous amènent à l’« arrière-scène » des tableaux : aux châssis, au fil d’accrochage et à l’espace produit par la profondeur du tableau. Les images collées sur les toiles Portes liées, Portes suspendues, διαβάσεις αθλούνται λάβετε κόρη, aux cinq Portes de Paris et Cadre d’attente, à Porte de Versailles ne se présentent pas tout seules, bien au contraire elles dialoguent avec des autres matériaux : cordes, découpage de la toile, dessins au fusain et à l’encre. Il y a aussi des images qui sont répétées dans les autres tableaux, toutefois faites avec d’autres matériaux : le dessin dans le Por de Versailles et la photo imprimée et collée sur le Cadre d’attente, à Porte de Versailles proviennent de la même image.

Les Portes de Paris sont, bien entendu, des lieux qui font partie du réseau du transport parisien. Etant de plus situées sur des points limites de la ville de Paris, elles sont ses entrées/sorties. Alors les tableaux Portes liées, Façade des portes, Paris des Portes montrent ce double rôle des Portes de Paris.

Il y a, d’ailleurs, des tableaux où il suffit d’avoir le nom Porte afin de pouvoir les inclure au concept de l’exposition Portes de Paris. Tels sont :

  • le Por de Versailles même si l’écriture de manière dessinatrice nécessite le découpage du mot Porte
  • le Porte de Chois dans lequel il y a une association implicite entre le nom Porte de Choisy et la porte du tramway
  • le Cadre d’attente, à Porte de Versailles dans lequel il y a une photo de l’arrêt du tramway Porte de Versailles

Il y a, aussi, des tableaux avec des Portes de Paris tant qu’elles sont présentées dans le Paris des Google Maps soit du niveau des 100 pieds ou du niveau Street View. Tels sont : διαβάσεις αθλούνται λάβετε κόρη, aux cinq Portes de Paris, Façade des portes, Paris de Portes.

Le tableau Porte de Fuite, dont le titre rappelle le « point de fuite » montre une rue qui nous amène en dehors de Paris, alors il s’agit d’une rue qui est en même temps une Porte de Paris.

Dans le tableau Autoportrait/Bonjour Mlle Porte le visage vide de l’artiste entouré par ses cheveux devient une Porte de Paris.

Anastasia Zoé SOULIOTOU est plasticienne d’origine grecque.
Née en 1987, elle vit et travaille entre Paris et Athènes. Elle est installée à Paris depuis 2011 où elle fait son doctorat en Arts et Technologies de l’Image à l’Université Paris VIII. Ses expositions personnelles incluent : « Trilogie des Métros : Métro de Paris, Métro d’Athènes et London Tube » à la Fondation Hellénique de Paris (2013), « Athènes et Londres : intersection des METRO-pôles» au Centre Hellénique de Londres (2011) et « Métro » au Centre Culturel de Nea Ionia Magnisias en Grèce avec une exposition numérique parallèle sur des écrans dans toutes les stations du Metro d’ Athènes (2009). Elle a aussi exposé son travail au sein d’expositions collectives, festivals et congrès d’art dans plusieurs pays : France, Royaume Uni, Etats-Unis, Chine, Chypre, Argentine, Grèce, Serbie, République tchèque, Pays-Bas. Certaines peintures d’elle sont issues de collections publiques et privées, françaises et internationales.

ariston telos, But de l’association
L’association a pour but de promouvoir et de défendre la culture sous toutes ses formes ; de mettre la culture au service du débat social pour le faire évoluer ; de favoriser la diversité culturelle ; de faire découvrir et de faire connaître des artistes inconnus et méconnus, de toutes origines ; de réaliser des publications esthétiques.

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